FLEURS DE FER

Entre métaphores et écritures, entre figures et lignes, les sculptures de Pascal Bazilé nous invitent à voir
et revoir notre imaginaire sur la présence, notre présence, sa disparition, sa mémoire.

Couchés, étendus, allongés, gisants, les corps se dénudent à l’horizontale s’offrent au repos,
à la contemplation toute de lenteur et d’éternité, et s’échappent déjà du réel.

En se laissant aller à l’abandon pour mieux glisser dans le sommeil, les corps nous font franchir plus
aisément les frontières de l’apparence et réveillent en nous les images latentes de notre condition humaine.

Tirer un fil, sans tirer un trait, c’est pour cet état de somnambule que l’œuvre de Pascal Bazilé nous fait passer
d’un terme à l’autre de la vie.

Créer les formes clés de l’ouverture vers l’au-delà.

Les œuvres représentées ici :
Se découvrent sur des stèles recouvertes de plomb dont l’hermétisme exprime le véritable pendant
à notre connaissance.

Évocations fragiles, elles affleurent le sommet de ces ténèbres, alors que d’autres, telles des ophélies à demi
immergées ou encore passeurs sur de frêles esquifs, plongent leurs racines dans ce miroir sans tain
où toute image se dilue.

Ultimes représentations, ultimes rappels avant de s’engloutir dans l’occulte ces sculptures sont les arcs
de lumière qui nous guident vers l’espace infini des rêves.

Mémorial à vif, synthèse de la matière et des songes, les sculptures de Pascal Bazilé redonnent du volume
à la préoccupation fondamentale de l’art : la vie.

Elisabeth Preault