Cet univers, Pascal Bazilé se l’est approprié. Depuis qu’il a élu atelier, il y a quatre ans, à la gare Paris-Pajol, pleine de charge et semi-désaffectée. Car Bazilé procède toujours ainsi : il choisit un lieu, s’y installe et s’imprègne de son éclairage. La voie est ensuite libre qui lui permet alors de faire de cet environnement un point de départ et de ce prétexte un pied-de-biche pour décaler une réalité, la changer de rail et la dérouiller.
Rituel.
Longtemps Bazilé s’est baladé. Il a tutoyé les caténaires et questionné les aiguillages.
Petit à petit, ce «monde fanfare», en correspondance directe aux bruits des voies, s’est révélé.
Une lumière éphémère, fragile. A l’image de ces silhouettes, toujours érigées et souvent regroupées comme pour se passer le mot et la main, qui ont souvent l’allure de points d’interrogation et de clefs.
Ici pour poser la question de l’équilibre, là pour ouvrir différents angles de perception et offrir plusieurs versants et versions d’une forme constamment mobile et aussi furtive que la lumière. De l’outil à l’humain, du défini à l’infini.
Voilà pourquoi ces figures semblent de passage. Un passage pensé comme une métamorphose.
Un passage qui d’un quai à l’autre fait changer de rêve.
Henri-François Debailleux